De quoi parle-t-on?

Les produits frais à faible durée de vie sont livrés tous les jours (6 fois par semaine) en raison de leur fragilité. Cette fréquence n’est pas remise en cause et doit donc perdurer, de l’avis de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur.

En revanche, les fréquences de livraison des produits à longue durée de vie (supérieure à 10 jours) ne sont pas uniformes entre les enseignes, voire entre les plateformes d’une même enseigne, et vont de 2 à 6 fois par semaine sans raison objective.

Les flux surcadencés s’appliquent aux produits de faible ou moyenne rotation à durée de vie supérieure à 10 jours dont les commandes magasins sont supérieures à 3 fois par semaine. Quelles évolutions possibles?

Impacts du surcadencement des livraisons

Les flux surcadencés concernent 35 à 60 % des volumes livrés selon les rayons à date longue. Le surcadencement des flux entraîne plusieurs impacts négatifs liés au fractionnement des commandes et des livraisons :

  • Surcoûts de préparation de commandes à toutes les étapes du cycle d’exploitation (perte de productivité, heures supplémentaires, recours régulier à l’intérim, …);
  • Surcoûts importants de transport liés au manque de volume pour le remplissage des camions
  • Coups d’activité allant du simple au double entre les jours de la semaine dans les plateformes de distribution ;
  • Accroissement de la charge administrative (+30 à +50 %) dans tous les maillons de la chaîne par la multiplication des commandes, des bons de livraison, des contrôles au chargement, au rechargement et la réception sur PF,des factures, des règlements fournisseurs, des avoirs et des risques de litiges ;
  • Augmentation des temps d’attente sur les plateformes entraînant surcoûts et stress du fait de la multiplicité des réceptions;
  • Augmentation du nombre de palettes millefeuille et de supports intermédiaires (jusqu’à 150 palette en bois = 3,5 tonnes de bois) par camions complets) dont la gestion est coûteuse, chronophage et source de conflits entre les chargeurs et les transporteurs qui doivent les repositionner ;
  • Augmentation des TMS dus à l’accroissement de la répétitivité des manutentions manuelles ;
  • Augmentation de la pollution de l’environnement et de la congestion des routes aux heures de pointe du fait du surcadencement des livraisons.

Les surcoûts directs et indirects dus aux flux surcadencés sont difficiles à mesurer à l’échelle de la filière mais l’enjeu est tel, avec des impacts parfois irréversibles sur la santé physique et psychique des personnes, que l’optimisation des fréquences de livraison pour les rayons à durée de vie supérieure à 10 jours est vivement préconisée par les organisations publiques et privées en charge de la prévention de la santé et de la sécurité au travail.

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